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Jaillissant
au pied des sommets enneigés de l'Atlas, dressée
entre ses remparts rouges à l'ombre de sa palmeraie
millénaire, somptueuse, exubérante et fantasque,
Marrakech résonne comme un sortilège. De toutes
parts, elle déroule ses fastes et sa magie. Chez les
teinturiers, dans un éclatant foisonnement d'écheveaux
multicolores. A l'époque du Festival, dans les rythmes
et les musiques, dans l'âme des danseuses. A travers
les palabres des marchands et les jongleries des bateleurs.
Dans l'ombre de son jardin bleu. Et dans la perfection omniprésente
de la Koutoubia.
La première
sensation ressentie aux portes de cette capitale impériale
est l'enchantement, avant de passer à l'ensorcellement
et succomber carrément à l'envoûtement
des lieux, du décor et des ... hommes, artistes folkloriques
par essence qui n'ont qu'une préoccupation : rendre
agréable le séjour de tous leurs hôtes.
Célèbre
par la Place Jamâa El Fna, la ville phare des Almoravides
est fondée vers 1070 et a pour objectif le contrôle
des débouchés de l'Atlas tout proche. C'est
de ce camp rudimentaire que partent les premières conquêtes
militaires. Abou Bakr, le Chef des Almoravides, entreprend
la construction d'une Kasbah surnommée "le château
de pierres", à deux pas de l'actuelle Koutoubia.
Marrakech devient la capitale d'un vaste empire sous le règne
de Youssef Ben Tachfine pour s'étendre, sous les Almohades,
jusqu'à la frontière de la Lybie.
Le premier
souverain Almohade, Abdelmoumen, entreprend l'édification
de la mosquée de la Koutoubia, que son petit-fils Yacoub
El Mansour complétera d'un superbe minaret, encore
visible aujourd'hui. Son fils Youssef fait creuser des réservoirs
et construisit un vaste quartier administratif C'est l'apogée
de Marrakech. Construite à la même époque
que, "la Giralda," de Séville et la "Tour
Hassan", de Rabat, la Koutoubia (XI ème siècle)
est un authentique chef-d'oeuvre de l'art hispano-mauresque.
Son minaret s'élance à près de 70 mètres.
Le Palais
Badii fut longtemps considèré comme la merveille
du monde musulman. C'est le Souverain Ahmed El Mansour Dahbi
qui entreprit la construction dudit palais à la suite
de sa victoire de l'an 986 de l'Hégire (1578) sur l'armée
portugaise, victoire célèbre dans le monde occidental
sous le nom de la Bataille des Trois Rois. Les grands travaux
de construction ont duré pendant seize ans.
Autres
merveilles de cette ville à la couleur ocre : le musée
de Dar Si Said renfermant la quintessence des arts du maroc,
et faisant scintiller les ornements en or et en marbre glanés
par Ahmed El Mansour (1578-1603), le plus illustre des souverains
Saadiens, la Medersa Ben Youssef, école coranique,
établie en 1570 par Moulay Abdallah, véritable
chef-d'oeuvre de l'architecture mérinide, le jardin
de l'Agdal, construit au XII ème siècle, sous
le règne d'Abdelmoumen, roi du Maroc; la Ménara,
magnifique bassin bordé de fleurs... |
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