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Asilah, d'environ 149 hectares avec une population
estimée en 2000 à plus de 30.000 habitants,
se trouve à moins de 10 mètres d'altitude, ce
qui l'expose davantage aux courants océaniques communément
désignés par “ Ghdayga ”, généralement
pluvieux et permettant une moyenne de 700 mm de pluie par
an en hiver. L'été est une saison sèche
qui voit, irrégulièrement, souffler les vents
d'Est et Sud-est, le “ Chergui ”. Le territoire d'Asilah englobe
Kouss-Briech, les rivières de Tahddart, Ghrifa et Oued
Lahlou, les villages d'al-Homer, de Tlat-Rissana et de Had
al-Gharbiya abritant le site archéologique de Zili.
Cependant, la situation démographique témoigne
d'une situation difficile, confinant parfois à la pauvreté.
Malgré le faible attrait de l'émigration, le
solde migratoire est resté faible, reflétant
par là la léthargie économique de la
ville.
De manière
générale, l'examen de la situation économique,
à la lumière des données d'une enquête
sur les ménages, réalisée depuis quelques
années déjà, révèle la
faible rentabilité des activités dans les services
et le commerce, les indépendants représentant
43% des actifs occupés (contre 17% au niveau national)
qui constituent l'essentiel de l'économie de la ville.
Des
projets assez importants sont programmés ou en cours
de réalisation : l'autoroute Larache–Tanger désenclavera
certainement la ville et son arrière-pays et réduira
la fonction de ville de passage que lui impose l'actuelle
route la traversant. Ville satellite de Tanger certes, mais
elle est en gestation pour renforcer son identité,
mettre en valeur son potentiel prometteur et varier son offre
touristique.
Ainsi
et suite à la signature entre la commune et certains
ministères et organismes publics d'un accord-cadre
de partenariat, un projet urbanistique intégré
verra le jour incessamment. Il englobe la création
d'une zone industrielle anti-pollution, d'une pépinière
des PME et la construction d'un marché hebdomadaire,
d'un abattoir, ainsi que d'autres équipements publics.
D'autres
projets de réfection de routes, d'eau potable et autres
projets sportifs sont également programmés par
le Conseil municipal de la ville. Ce dernier, en collaboration
avec l'association culturelle Al Mouhit, intervient pour l'amélioration
du site : l'éclairage public (Philips France a créé
et a gracieusement offert un modèle dénommé
“Lanterne d'Asilah”, qui orne les ruelles de la médina),
le dallage des rues par une conception originale des pavés
par les artistes.
L'Association
participe aussi à l'aménagement de places et
de jardins publics. Grâce à cette action, elle
a entrepris avec les différentes institutions privées
et publiques la restauration et l'aménagement du palais
Raissouni datant du début du XXe siècle, ainsi
que la restauration de la tour portugaise, le donjon d'Asilah,
en collaboration avec la Fondation Gubenkian de Lisbonne.
Dans le domaine de l'urbanisme, il faut souligner que l'habitat
clandestin est encore prépondérant dans la ville
puisqu'il représente près de 60% du parc de
logements.
Pour
améliorer la situation, 123 permis de construire ont
été délivrés en 2003, 140 en 2004
et 95 autorisations au cours du premier semestre 2005 ”, d'après
les statistiques fournies par Abdellah Khaldi, chef du service
du plan et d'urbanisme au Conseil municipal d'Asilah. Les
potentialités de la ville sont à la fois nombreuses
et prometteuses. Si le retentissement culturel n'a pas influé
sur l'économie urbaine, il a permis du moins de maintenir
la croissance de sa population à un rythme de 2,8%
l'an.
A propos
de l'autoroute Larache-Tanger, d'après plusieurs témoignages
recueillis sur place, “ le chemin de fer pose et posera dans
l'avenir un problème de communication inter quartiers,
dans le sens où il traverse la ville dans sa partie
Nord. En outre, il longe la route nationale sur une distance
de 5,5 km, créant une exiguïté compromettante
à l'aménagement touristique futur ”.
Les
responsables de l'aménagement urbain d'Asilah ont mené
une longue réflexion pour déplacer cette voie
vers la périphérie. Malheureusement, le relief
très accidenté rendrait le coût excessivement
cher et éloignerait davantage la gare ferroviaire de
la ville.
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