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1)Aperçu
global
Dans la littérature spécilisée en histoire
et en archéologie, le peuplement humain des montagnes
des Beni-snassen remonte aux temps pré-historique.
Dans un ouvrage collectif, Histoire du Maroc parue en 1967,
Brignon et son équipe ont confirmé par leur
recherche archéologique à propos de la grotte
des pigeons, située dans les environs de Tafoughalt,
qu'il y avait une présence humaine dans les montagnes
des Béni-snassen de 40.000 à 100.000 ans. Mais
l'histoire des premiers occupants demeure encore largement
méconnue.
En effet, l'origine des béni-snassen est très
difficile à reconstituer. A défault de trouver
des réponces à nos questions sur les orignes
dans les différents ouvrages que nous avons consulté,
nous nous sommes retournés vers les traditions orales.
Ces derinières restent muettes à propos de l'histoire
des origines. Quand elles existent, elles sont très
confuses et se référent à des origines
contradictoires. Ceci est l'expression-même, à
notre avis, de la diversité des groupes composant la
confédération tribale des Beni Snassen.
Manifestement, les Beni Snassen n'ont jamais émigré
en bloc au point de transplanter leur nom ici ou là
au Maghreb. A partir de la , nous pouvons soutenir l'hypothèse
que les Beni Snassen se sont formés dans les entrailles
des montagnes qui portent actuellement leur nom.
La confédération des Beni Snassen se fractionne
en quatre tribus qui se trouvent de l'Est à l'Ouest
du massif : les Beni Khaled, les Beni Mangouch, les Beni Attigue,
les Beni Ouriyemech. Chacune des quatre tribus est composée
de grandes fractions et de sous-fractions. De même,
ces fractions et sous-fractions comprennent des groupes d'origines
diverses. Cependant, les noms désignant chaque fraction
ne peuvent correspondre totalement aux groupes et sous groupes
qu'ils qualifient. Ceci confirme l'évolution des structures
tribales et ligagères et leurs transformations.
2) La tribu des Beni Snassen:
Les groupes sédentaires des montagnes, d'origines diverses
se mêlèrent et acquiérirent une structure
sociale et un language commun, même si l'unité
linguistique n'est toujours pas totale. Leur intégration
dans un ensemble a motivé leur revendication d'une
identité commune: l'identité des Beni Snassen.
Les populations nomades arabes se sont installées dans
la plaine de Triffa vers 1830. " on appelle Arabes Triffa,
du nom de la plaine qu'ils habitent , les gens appartenant
aux trois fractions suivantes: Ouled Sghir, Athmna et haouara.
Ces fractions faisaient autrefois partie de la conféderation
d'Angad , elles ne sont passées dans la plaine des
Triffa que vers 1830, parce que leur soff(leff) a été
battu par le soff opposé des Angad . Pour s'établir
dans cette plaine, les Haoura sollicitèrent l'autorisation
des Beni Khaled et les Ouled Sghir celle des Beni Attigue,
cette établissement sera devenu définitif par
la suite. les tribus d'Angad ont manifesté une puissance
considerble durant leur histoire. Leur puissance s'est accrue
grâce au soutien du Sultan Moulay Ismail qui leur a
confié la mission de contenir les Beni Snassen dans
les montagnes et de contrôler les circuits commerciaux
avec l'Est et le Sud du Maroc.
En effet, cette division de l'espace sous forme d'une dichotonomie:
plaine /montagne exprime en même temps une relative
division ethnique: Les Arabes dans les plaines et les Berbères
dans les montagnes.
Actuellement, les arabes et Berbères sont rentrés
dans des rapports d'intégration réciproque par
des différents biais d'échanges de biens, d'aillances
et de liens matrimoniaux, de telle sorte, qu'il devient difficile
de reconnaître la diversité des origines et des
frontières, s'il y a lieu Même au niveau linguistique,
bien que le Berbère prévale sur l'Arabe dans
le parler quotidien, la communication se fait dans les deux
langues sans grand blocage, du fait que chaque groupe maîtrise
les deux parlers.
Actuellement chez les Beni Snassen, les populations revendiquent
l'appartenance à la tribu plus en terme d'une revendication
ethnique d'identification.
Les groupes non aotochtones représentent une minorité
dans les tissu social des Béni Snassen. Ces étrangers
se sont intégrés à la tribu des Béni
Snassen dans des périodes historique différentes.ils
ont acquis une place importante dans la société
locale. ces groupes se composent de:forgerons, de musiciens,
de khammassats, (métayers), d'esclaves, de bergers
et de groupes sacrés de chorafa (saints) et conférés
maraboutique. Actuellement, des centaines d'ouvriers agricoles
migrants se sont installés à Berkane d'une façon
définitive.
L'intégration sociale de ces groupes impliquent la
conformité de leurs comportement avec ceux du groupe
dominant. les mêmes groupes se sentent profondément
unis avec la tribu des Béni-snassen quand celle ci
est confrontée avec l'extérieur.cette structure
segmentaire n'exclut pas la revendication de chaque groupe
d'une diversité d'origine et des processus, parfois
contradictoires, de fusion ou de séparation.
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